Communiqué de presse des Verts Français et du

Communiqué de presse des Verts Français et du Rassemblement des Ecologistes Congolais (REC)-Les Verts
 

Des massacres au Kivu

On se bat aujourd’hui et on meurt au Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), à la frontière du Rwanda.

Une rébellion de 10 000 hommes conduite par Laurent Nkunda, un ancien général de l’armée congolaise, soutenu par le gouvernement rwandais affronte l’armée de la RDC, composée de militaires mal formés, mal encadrés, mal équipés et souvent impayés.
L’armée de l’ONU, la MONUC, qui dispose sur place d’une force d’interposition de 17 000 hommes, assiste sans intervenir aux massacres et aux exactions. Les populations ne se sont jamais senties protégées par ces soldats dont le mandat est pourtant de leur apporter la sécurité.

Depuis bientôt 10 ans, on approcherait du chiffre effrayant de 5 millions de morts. Le viol est utilisé systématiquement comme arme d’extermination par tous les belligérants et par des civils. Il entraîne la transmission du sida, des enfants abandonnés, des femmes rejetées du fait de ces viols… Les affrontements ont aussi provoqué les déplacements massifs de centaines de milliers de personnes qui ont perdu toute possibilité de vie normale.

Les motifs de ce conflit sont avant tout économiques : on trouve au Kivu du gaz, de l’étain, de l’or et surtout du coltan, indispensable pour produire du tantale sans lequel il n’y aurait ni téléphone, ni ordinateur portables. Les compagnies internationales cherchent à contrôler depuis toujours les minerais à travers les milices locales et sont à l’origine des conflits dans l’Est de la RDC depuis l’indépendance.
Mais des motifs politiques plus immédiats se mêlent à ces intérêts économiques. Le Rwanda depuis années cherche à établir une zone tampon pour éloigner les anciens génocidaires Hutus.

Devant un conflit,  qui fait intervenir les intérêts des grandes puissances, les Etats-Unis et la Grande Bretagne soutenant le Rwanda et à son bras armé Nkunda, la France soutenant Kabila et le gouvernement de la RDC,
devant un conflit qui risque de s’étendre à plusieurs pays de la Région,
Les Verts estiment que seul un cessez-le-feu immédiat peut permettre l’arrêt des massacres, des viols et autres exactions.
Les Verts demandent que soient organisées des discussions entre les belligérants.
Les Verts appellent l’ONU à redéfinir le rôle de la MONUC et demandent que l’Union Africaine prennent ses responsabilités dans une médiation à laquelle pourrait être associée l’Union Européenne.